Berlioz, Wagner, and Liszt: Romantic Songs
HECTOR BERLIOZ (1803-1869)
9 Mélodies, Op. 2, “Irlande” (Excerpts)
1. La belle voyageuse, No. 4
2. Adieu, Bessy!, No. 8
3. Le coucher du soleil, No. 1
4. L’origine de la harpe, No. 7
5. Élégie en prose, No. 9
RICHARD WAGNER (1813-1883)
6. Mignonne, WWV57
7. Tout n’est qui’images fugitives (Soupir), WWV58
8. Les deux Grenadiers, WWV60
9. Lied des Mephistopheles I (Es war einmal ein König), WWV15, No. 4
10. Lied des Mephistopheles II (Was machst du mir vor Liebchens Tür), WWV15, No. 5
11. Der Tannenbaum, WWV50
FRANZ LISZT (1811-1886)
12. Die Vätergruft, S 281
13. Go not, happy day, S 335
14. Es rauschen die Winde, S 294, No. 2
15. Ihr Auge, S 310
16. Über allen Gipfeln ist Ruh (“Wandrers Nachtlied II”), S 306
17. Im Rhein, im schönen Strome, S 272, No. 1
18. Es muß ein Wunderbares sein, S 314
19. Vergiftet sind meine Lieder, S 289
20. La tombe et la rose, S 285
21. Comment, disaient-ils, S 276, No. 2
22. Oh! Quand je dors (“Élégie Etienne Monnier”), S 282, No. 2
Berlioz, Wagner, and Liszt: Romantic Songs
Thomas Hampson, baritone
Geoffrey Parsons, piano
Label: EMI Classics
Release Date: March 15, 1994
1. La belle voyageuse, Op. 2, No. 4
1. La belle voyageuse, Op. 2, No. 4
Music: Hector Berlioz (1803-1869)
Text: Thomas Gounet (1801-1869)
Based on a text in English by Thomas Moore (1779-1852)
Au bout de sa baguette etincelle un joyau.
Mais sa beauté surpasse l’éclat de ses rubis.
Et sa blancheur efface la perle au blanc de lys.
Belle, ainsi sans injure penses-tu voyager?
Ta beauté, ta parure appellent le danger.
Les mains les plus fidèles tressaillent devant l’or,
Et les coeurs près des belles tiennent bien moins encor.
Chevalier, dans cette île mon âme ne craint rien;
L’honneur en cet asile est le souverain bien.
Toujours devant nos larmes on le vit s’arrêter.
Pour mon or ou mes charmes que puis-je redouter?
Aux regards découverte, son souris virginal
Par toute l’île verte lui servit de fanal.
Aussi l’as-tu bénie, des harpes doux pays,
Celle qui se confie à l’honneur de tes fils.
And a bright gold ring on her wand she bore;
But oh! her beauty was far beyond
Her sparkling gems, or snow-white wand.
“Lady! dost thou not fear to stray,
So lone and lovely through this bleak way?
Are Erin’s sons so good or so cold,
As not to be tempted by woman or gold?”
“Sir Knight! I feel not the least alarm,
No son of Erin will offer me harm: –
For though they love woman and golden store,
Sir Knight! they love honour and virtue more!”
On she went, and her maiden smile
In safety lighted her round the green isle;
And blest for ever is she who relied
Upon Erin’s honour and Erin’s pride.
2. Adieu, Bessy!, Op. 2, No. 8
2. Adieu, Bessy!, Op. 2, No. 8
Music: Hector Berlioz (1803-1869)
Text: Thomas Gounet (1801-1869)
Based on a text in English by Thomas Moore (1779-1852)
Je vais traîner mes triste jours.
Plaisirs passés, plaisirs passés,
Que je déplore,
Auriez-vous fui pour toujours?
Adieu Bessy! adieu Bessy!
Nous nous verrons encore!
Ces beaux jours doivent revenir.
Reposons nous sur l’avenir:
Alors, alors le mal qui nous dévore
Ne sera qu’un souvenir.
Adieu, Bessy! adieu, Bessy!
Nous nous verrons encore.
Je croyais, je croyais, te donnant ma foi,
Pour toujours vivre près de toi.
Notre amour, à peine à l’aurore,
Du destin subit la loi.
Adieu, Bessy! adieu, Bessy!
Nous nous verrons encore.
Pour mon coeur brisé désormais
Plus de calme, de douce paix!
Une heure, une heure, et celui qui t’adore
T’abandonne pour jamais.
Oh! non, Bessy! oh! non, Bessy!
Non, non, non, nous nous verrons encore.
Adieu!
Time shall only teach my heart,
Fonder, warmer to regret thee,
Lovely, gentle as thou art!
Farewell Bessy!
Yet, oh! yet again we’ll meet, love,
And repose our hearts at last;
Oh! sure ‘t will then be sweet, love,
Calm to think on sorrows past.
Farewell Bessy!
Yes, my girl, the distant blessing
May n’t be always sought in vain;
And the moment of possessing —
Will it not, love, repay our pain?
Farewell Bessy!
Still I feel my heart is breaking,
When I think I stray from thee,
Round the world that quiet seeking,
Which I fear is not for me!
Farewell Bessy!
Calm to peace thy lover’s bosom —
Can it, dearest, must it be?
Thou within ah hour shalt lose him,
He for ever loses thee!
Farewell Bessy!
3. Le coucher du soleil, Op. 2, No. 7
3. Le coucher du soleil, Op. 2, No. 7
Music: Hector Berlioz (1803-1869)
Text: Thomas Gounet (1801-1869)
Based on a text in English by Thomas Moore (1779-1852)
Où l’horizon devient vermeil,
Où dans la mer silencieuse
Se plongent les feux du soleil!
Alors dans mon âme ravie
Se bercent les doux souvenirs;
Alors vers l’astre de ma vie,
Du soir s’envolent les soupirs.
En voyant l’écharpe brillante,
Qui de ses lumineux réseaux
Couvre la plaine scintillante,
Et fait disparaître les eaux,
Vers ces régions radieuses
Je voudrais prendre mon essor.
N’est-il pas des îles heureuses
Que dérobent ces voiles d’or?
And sunbeams melt along the silent sea,
For then sweet dreams of other days arise,
And memory breathes her vesper sigh to thee.
And, as I watch the line of light, that plays
Along the smooth wave toward the burning west,
I long to tread that golden path of rays,
And think ‘twould lead to some bright isle of rest.
4. L’origine de la harpe, No. 7
4. L’origine de la harpe, Op. 2, No. 7
Music: Hector Berlioz (1803-1869)
Text: Thomas Gounet (1801-1869)
Based on a text in English by Thomas Moore (1779-1852)
Était une Sirène, à la voix douce et belle.
On l’entendait au fond des eaux;
Aux approches du soir, glissent sur le rivage,
Elle venait chercher, couverte d’un nuage,
Son amant parmi les roseaux.
Hélas! elle aimait seule, et ses larmes brillantes
Baignèrent bien des nuits ses tresses ondoyantes,
Doux trésors à l’amour si chers.
Mais une flamme pure au Ciel est précieuse.
Il transforma soudain en Harpe harmonieuse
La plaintive vierge des mers. En contours gracieux
Tout son corps se balance;
Sur sa joue on croit voir un rayon d’éspérance,
Et son sein palpiter encor.
Ses cheveux, dégagés du flot qui les inonde,
Recouvrent ses bras blancs qui ne fendront plus l’onde
Et deviennent des cordes d’or.
Aussi pendant longtemps cette Harpe chérie
Disait-elle à la fois la sombre rêverie,
Et d’amour les plaisirs discrets.
Elle soupire encor la joie et la tristesse:
Quand je suis près de toi, les accords d’allégresse;
Loin de toi, le chant des regrets.
Was a Siren of old, who sung under the sea;
And who often, at eve, through the bright waters roved,
To meet, on the green shore, a youth whom she loved.
But she loved him in vain, for he left her to weep,
And in tears, all the night, her gold tresses to steep,
Till heaven look’d with pity on true-love so warm,
And changed to this soft Harp the sea-maiden’s form.
Still her bosom rose fair —
still her cheeks smiled the same –
While her sea-beauties gracefully form’d the light
And her hair, as, let loose, o’er her white arm it fell,
Was changed to bright chords uttering melody’s spell.
Hence it came, that this soft Harp so long hath been known
To mingle love’s language with sorrow’s sad tone;
Till thou didst divide them, and teach the fond lay
To speak love when I’m near thee, and grief when away.
5. Élégie en prose, Op. 2, No. 9
5. Élégie en prose, Op. 2, No. 9
Music: Hector Berlioz (1803-1869)
Text: Louise Swanton-Belloc (1796-1881)
Based on a text in English by Thomas Moore (1779-1852)
que le nom de sa faute et de ses douleurs,
oh! dis, dis, pleureras-tu s’ils noircissent la mémoire
d’une vie qui fut livrée pour toi.
Oui, pleure, pleure! et quel que soit l’arrêt
de mes ennemis, tes larmes l’effaceront;
car, le ciel est témoin que, coupable envers eux,
je ne fus que trop fidèle pour toi.
Tu fus l’idole de mes rêves d’amour,
chaque pensée de ma raison t’appartenait:
dans mon humble et dernière prière
ton nom sera mêlé avec le mien.
Oh! bénis soient les amis, oui,
bénis soient les amans qui vivront
pour voir les jours de la gloire;
mais après cette joie, la plus chère faveur que puisse accorder le Ciel,
c’est l’orgueil de mourir pour toi.
Of his fault and his sorrow behind,
Oh! say, wilt thou weep when they darken the fame
Of a life that for thee was resign’d?
Yes, weep! and, however my foes may condemn,
Thy tears shall efface their decree;
For Heav’n can witness, though guilty to them,
I have been but too faithful to thee!
With thee were the dreams of my earliest love,
Ev’ry thought of my reason was thine;
In my last humble pray’r to the Spirit above,
Thy name shall be mingled with mine!
Oh! bless’d are the lovers and friends who shall live
The days of the glory to see;
But the next dearest blessing that Heaven can give,
Is the pride of thus dying for thee!
6. Mignonne, WWV57
6. Mignonne, WWV57
Music: Richard Wagner (1813-1883)
Text: Pierre de Ronsard (1524-1585)
English Translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu, cette vêprée,
Le plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Là! Là! ses beautés laissé choir!
O vraiment marâtre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure,
Que du matin jusques au soir!
Oh, donc, écoutez-moi*, mignonne:
Tandis que votre âge fleuronne
Dans sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse,
Comme à cette fleur, la viellesse, Mignonne*,
Fera ternir votre beauté.
*Wagner substituted écoutez-moi for Ronsard’s me croyez and modernized the French spelling.
which this morn hath to the sun
let ope her purple robe,
hath not lost her vesper-look
or her purple petals
and her blush so like yours.
Alas! See how in so short a time,
Mignonne, she has let
her beauties fall to earth!
Ah! cruel, marauding nature,
that such a flower should not last
but from morn to night!
Oh, then hear me, darling,
while yet your years
in greenest freshness bloom,
gather, gather your youth;
like this rose, Mignonne, age
will wither your beauty.
7. Tout n’est qu’images fugitives (Soupir), WWV58
7. Tout n’est qu’images fugitives (Soupir), WWV58
Music: Richard Wagner (1813-1883)
Text: Jean Reboul (1796-1864)
English Translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Coupe d’amertume ou de miel,
Chansons joyeuses ou plaintives
Abusent des lèvres fictives;
Il n’est rien de vrai,
Que le ciel! que le ciel!
Tout soleil naît, s’élève et tombe;
Tout trône est artificiel.
La plus haute gloire succombe,
Tout s’épanouit pour la tombe.
Et rien n’est brillant
Que le ciel! que le ciel!
Navigateur d’un jour d’orage,
Jouet des vagues, le mortel
Repoussé de chaque rivage
Ne voit qu’écueils sur son passage,
Et rien n’est calme
Que le ciel! que le ciel!
draught of bitterness or honey,
songs of joy or sorrow
issuing from deceitful lips;
there is no truth but in the heavens,
but in the heavens!
Every day the sun is born, rises, and sets;
every throne is artificial
every glory fades,
everything vanishes into the grave.
Nothing is more radiant than the sky,
than the sky!
Sailor on a stormy day,
mortal plaything of the waves,
repelled from every shore,
nothing but obstacles ahead,
nothing calm
but the skies!
8. Les deux Grenadiers, WWV60
8. Les deux Grenadiers, WWV60
Music: Richard Wagner (1813-1883)
Original Text: Heinrich Heine (1797-1856)
French Translation (set by Wagner) by François-Adolphe Loeve-Veimar
English Translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Deux grenadiers retournaient vers la France;
Déjà leurs pieds touchent le sol germain;
Mais on leur dit: «Pour vous plus d’espérance!
L’Europe a triomphé, vos braves ont vécu!
C’en est fait de la France
et de la grande armée!
Et rendant son épée,
L’Empereur est captif et vaincu!»
Ils ont frémi; chacun d’eux sent tomber
Des pleurs brûlants sur sa mâle figure;
«Je suis bien mal,» … dit l’un.
«Je vois couler des flots de sang de ma vieille blessure!»
«Tout est fini,» dit l’autre…
«Ô, je voudrais mourir!»
Mais au pays mes fils m’attendent,
Et leur mère, qui mourrait de misère!
J’entends leur voix plaintive; il faut vivre et souffrir!»
«Femmes, enfants, que m’importe!
Mon cœur par un seul vœu tient encore à la terre.
Ils mendieront, s’ils ont faim,
L’Empereur, il est captif, mon Empereur!
Ô frère, écoute-moi,…je meurs! Aux rives que j’aimais,
Rends du moins mon cadavre,
Et du fer de ta lance au soldat de la France
Creuse un funèbre lit sous le soleil français!
Fixe à mon sein glacé par le trépas,
La Croix d’Honneur que mon sang a gagnée.
Dans le cerceuil couche moi l’arme au bras,
Mets sous ma main la garde d’une épée;
De là, je prêterai l’oreille au moindre bruit,
Jusqu’au jour où, tonnant sur la terre ébranlée,
L’écho de la mêlée
M’appellera du fond de l’éternelle nuit!
Peut-être bien qu’en ce choc meurtrier,
Sous la mitraille et les feux de la bombe,
Mon Empereur poussera son coursier
Vers le gazon qui couvrira ma tombe.
Alors, je sortirai du cerceuil, tout armé;
Et sous les plis sacrés du drapeau tricolore,
J’irai défendre encore la France
Et l’empereur, l’empereur, l’empereur bien aimé.»
two grenadiers are returning to their French homeland;
just as their feet touch the neighboring soil,
they hear: “No hope for you!“
Europe has triumphed; your brave have survived;
but hear what has happened in France
and her grand army,
in surrendering his sword,
the emperor is taken captive and defeated!”
Each soldier let fall
fiery tears on his manly cheek;
“I am ill,” said one.
“I see streams of blood course from my old wound…”
“All is finished,” said the other.
“I want to die!
But at home my sons await me,
and their mother who would die of hunger!
I hear their plaintive voices; I must live and suffer!”
“Women, children! what do they matter!
My heart is bound by a single vow to my country!
Let them beg if they are hungry;
the emperor is captive, my emperor!
O, brother, hear me, I am dying!
To that shore I love, bring my body,
and with your French soldier’s steel
carve me a grave under the French sun.
Place on my death-cold breast
the Cross of Honor my blood has earned.
Lay me in my shroud with my weapons,
put in my hands the sheath of my sword;
from the grave I shall listen for the sound of thunder,
for the day when from the quaking earth
I shall hear the echo of a battle
that will rouse me from eternal night.
Perhaps then in this mortal combat
under fire and besieged by bullets,
my emperor will urge hi steed
onward to the turf that covers my grave.
Then shall I rise from my shroud, armed;
and draped in the sacred folds of the Tricolor
I will go once more to defend France,
and the emperor, the emperor, my beloved emperor!”
9. Lied des Mephistopheles I (Es war einmal ein König), WWV15, No. 4
9. Lied des Mephistopheles I (Es war einmal ein König), WWV15, No. 4
Music: Richard Wagner (1813-1883)
Text: Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832), from Faust
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Der hatt’ einen großen Floh,
Den liebt’ er gar nicht wenig,
Als wie seinen eig’nen Sohn.
Da rief er seinen Schneider,
Der Schneider kam heran;
„Da, miß dem Junker Kleider
Und miß ihm Hosen an!”
In Sammet und in Seide
War er nun angetan,
Hatte Bänder auf dem Kleide,
Hatt’ auch ein Kreuz daran,
Und war sogleich Minister,
Und hatt einen großen Stern.
Da wurden seine Geschwister
Bei Hof auch große Herrn.
Und Herrn und Frau’n am Hofe,
Die waren sehr geplagt,
Die Königin und die Zofe
Gestochen und genagt,
Und durften sie nicht knicken,
Und weg sie jucken nicht.
Wir knicken und ersticken
Doch gleich, wenn einer sticht.
who had a huge flea
that he loved no less
than if it were his own son.
So he called his tailor.
The tailor came anon:
“Please fit Sir Flea with
Doublet and hose!”
In satin and silk
was the flea now dressed,
with ribbons bright
and a cross
like a minister’s
and a huge star.
Then his brothers and sisters
were made nobles too.
And the lords and ladies of the court
were very vexed,
the queen and her ladies-in-waiting
were pricked and bothered,
and they dared not crush
or brush them away,
but we crack them and crush them
once they bite!
10. Lied des Mephistopheles II (Was machst du mir vor Liebchens Tür), WWV15, No. 5
10. Lied des Mephistopheles II (Was machst du mir vor Liebchens Tür), WWV15, No. 5
Music: Richard Wagner (1813-1883)
Text: Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832), from Faust
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Vor Liebchens Tür,
Kathrinchen, hier
Bei frühem Tagesblicke?
Laß, laß es sein!
Er läßt dich ein,
Als Mädchen ein,
Als Mädchen nicht zurücke.
Nehmt euch in acht!
Ist es vollbracht;
Dann gute Nacht,
Ihr armen, armen Dinger!
Habt ihr euch lieb,
tut keinem Dieb
Nur nichts zu Lieb’
Als mit dem Ring am Finger.
at your lover’s door,
little Katherine dear,
here so early at dawn?
Let it be!
He will let you in, and
as a maid you may enter,
but never a maid will you leave.
Beware!
When he is done with you
then goodnight,
you poor, poor creature!
Take better care,
give yourself to no thief,
give nothing to love
until you have a ring on your finger.
11. Der Tannenbaum
11. Der Tannenbaum
Music: Richard Wagner (1813-1883)
Text: Georg Scheurlin (1802-1872)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Einsam auf grauer Höh’;
Der Knabe schaukelt im Nachen
Entlang dem blauen See.
Tief in sich selbst versunken
Die Tanne steht und sinnt,
Der Knabe kos’t der Welle,
Die schäumend vorüberrinnt.
„Du, Tannenbaum, dort oben,
Du alter finst’rer Gesell’,
Was schau’st du stets so trübe
Auf mich zu dieser Stell’?”
Da rühret er mit Trauern
Der dunklen Zweige Saum,
Und spricht in leisen Schauern,
Der alte Tannenbaum:
„Daß schon die Axt mich suchet
Zu deinem Totenschrein,
Das macht mich stets so trübe,
Gedenk’ ich Knabe, dein.”
alone on the gray heights;
the boy skims in a small skiff
across the blue lake.
Sunk deep in meditation
the pine tree stands still and muses,
the boy caresses the waves that
sparkling splash over his boat.
“You, pine tree, up there,
you, gloomy old friend,
why do you stare so sadly
at me down here?”
Then rustling sorrowfully
the burden of his dark branches,
with a soft shudder
the old pine speaks;
“Because soon the axe will claim me
for your coffin,
that’s what makes me so sad,
boy, thoughts of you!”
12. Die Vätergruft, S 281
12. Die Vätergruft, S 281
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Johann Ludwig Uhland (1787-1862)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Zur alten Kapell’ empor
Ein Greis in Waffengeschmeide
Und trat in den dunkeln Chor.
Die Särge seiner Ahnen
Standen der Hall’ entlang,
Aus der Tiefe tät ihn mahnen
Ein wunderbarer Gesang.
„Wohl hab ich euer Grüßen,
Ihr Heldengeister, gehört,
Eure Reihe soll ich schließen.
Heil mir! Ich bin es wert!”
Es stand an kühler Stätte
Ein Sarg noch ungefüllt;
Den nahm er zum Ruhebette,
Zum Pfühle nahm er den Schild.
Die Hände tät er falten
Auf’s Schwert und schlummerte ein;
Die Geisterlaute verhallten,
Da mocht es gar stille sein.
onward toward the old chapel
a greybeard in armor
enters the darkened choir.
The sepulchres of his ancestors
stand all throughout the hall;
from the depths
a wondrous song astonishes him.
“Well have I heard your greeting,
you ghostly heroes of yore,
your ranks should I now join.
Heaven grant I may be worthy!”
In this icy place
stood a yet empty tomb;
he took it for his bed,
and for a pillow used his shield.
He clasped his hands
upon his sword and fell asleep;
the ghostly voices ceased,
and utter silence reigned.
13. Go not, happy day
13. Go not, happy day
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Alfred Lord Tennyson (1809-1892)
German translation by Gudrun Meier
From the shining fields,
Go not, happy day,
Till the maiden yields.
Rosy is the West,
Rosy is the South,
Roses are her cheeks,
And a rose her mouth.
When the happy Yes
Falters from her lips,
Pass and blush the news
Over glowing ships;
Over blowing seas,
Over seas at rest,
Pass the happy news,
Blush it thro’ the West;
Till the red man dance
By his red cedar-tree,
And the red man’s babe
Leap, beyond the sea.
Blush from West to East,
Blush from East to West,
Till the West is East,
Blush it thro’ the West.
Rosy is the West,
Rosy is the South,
Roses are her cheeks,
And a rose her mouth.
Von den glänzenden Feldern,
Weiche nicht, glücklicher Tag,
Bis das Mädchen sich ergibt.
Rot wie eine Rose ist der Westen,
Rot wie eine Rose ist der Süden,
Rosen sind ihre Wangen,
Und eine Rose ist ihr Mund,
wenn zaghaft das glückliche Ja
Von ihren Lippen kommt,
Trage errötend die Kunde
Über segelnde Schiffe;
Trage sie über stürmische Meere,
Über die ruhende See,
Trage die glückliche Kunde
Errötend durch den Westen:
Bis der rote Mann tanzt
An seinem Zedernbaum
Und des roten Mannes Schatz
Forthüpft übers Meer.
Erröte von Westen bis Osten,
Erröte von Osten bis Westen,
Bis der Westen Osten ist,
Trage sie errötend durch den Westen.
Rot wie eine Rose ist der Westen,
Rot wie eine Rose ist der Süden,
Rosen sind ihre Wangen,
Und eine Rose ist ihr Mund.
14. Es rauschen die Winde, S 294, No. 2
14. Es rauschen die Winde, S 294, No. 2
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Ludwig Rellstab (1799-1860)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
So herbstlich und kalt;
Verödet die Fluren,
Entblättert der Wald.
Ihr blumigen Auen!
Du sonniges Grün!
So welken die Blüten
Des Lebens dahin.
Es ziehen die Wolken
So finster und grau;
Verschwunden die Sterne
Am himmlischen Blau!
Ach wie die Gestirne
Am Himmel entflieh’n,
So sinket die Hoffnung
Des Lebens dahin!
Ihr Tage des Lenzes
Mit Rosen geschmückt,
Wo ich die Geliebte
Ans Herze gedrückt!
Kalt über den Hügel
Rauscht, Winde, dahin!
So sterben die Rosen
Der Liebe dahin!
So autumnal and cold,
They blight the flowers,
Strip bare the trees.
You blossoming meadows!
You sunny pastures!
So, too, will life’s flowers
wither away.
The advancing clouds,
So sinister and gray,
Blot out the stars
In the blue heavens.
Ah, just as the stars
To heaven are banished,
So fades away
All life’s hope.
O spring day
Bedecked with roses,
When I pressed
To my heart my beloved,
Cold rustled
The winds over the hills
And so the roses
Of love perished.
15. Ihr Auge, S 310
15. Ihr Auge, S 310
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Ludwig Rellstab (1799-1860)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Vom Abendstern das Licht,
Die Feuerglut des Aetna,
Die aus der Lava bricht;
Du hast, was mich erhellt
Und mich erwärmt und mich verklärt, –
Und was mein innres Leben
Bis in den Tod verzehrt!
or from the evening star its light,
or the fiery glow of Etna
that from the lava streams;
you have the self-same fire
that warms me and transfigures me
and that enflames my inner life
until death stills all.
16. Über allen Gipfeln ist Ruh (“Wandrers Nachtlied II”), S 306
16. Über allen Gipfeln ist Ruh (“Wandrers Nachtlied II”), S 306
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Ist Ruh,
In allen Wipfeln
Spürest du
Kaum einen Hauch;
Die Vögelein schweigen im Walde,
Warte nur, balde
Ruhest du auch!
is peace,
in every tree top
you sense
scarce a sigh;
the little birds in the wood fall silent.
Wait but a bit; soon
you, too, will find rest.
17. Im Rhein, im schönen Strome, S 272, No. 1
17. Im Rhein, im schönen Strome, S 272, No. 1
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Heinrich Heine (1797-1856)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Watch and listen to a recording of this song here.
Da spiegelt sich in den Well’n,
Mit seinem großen Dome,
Das große, heilige Köln.
Im Dome steht ein Bildnis,
Auf goldenem Leder gemalt;
In meines Lebens Wildnis
Hat’s freundlich hineingestrahlt.
Es schweben Blumen und Englein
Um unsre liebe Frau;
Die Augen, die Lippen, die Wänglein,
Die gleichen der Liebsten genau.
is mirrored in the waves
with its towering cathedral,
the holy city of Cologne.
In the cathedral there is a picture,
painted on gold leather;
into the wilderness of my life
it shone with friendly radiance.
Flowers and angels float
around our blessed Lady;
her eyes, her lips, her cheeks,
are like those of my beloved.
18. Es muß ein Wunderbares sein, S 314
18. Es muß ein Wunderbares sein, S 314
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Oscar von Redwitz-Schmölz (1823-1891)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Ums Lieben zweier Seelen,
Sich schließen ganz einander ein,
Sich nie ein Wort verhehlen.
Und Freud und Leid und Glück und Not
So mit einander tragen:
Vom ersten Kuß’ bis in den Tod
Sich nur von Liebe sagen.
the love-union of two souls,
rapt entirely in each other,
concealing nought, not every a word.
And joy and pain and fortune and woe
each shares the other’s:
from the first kiss unto death
they speak only of love.
19. Vergiftet sind meine Lieder, S 289
19. Vergiftet sind meine Lieder, S 289
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Heinrich Heine (1797-1856)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
Wie könnt es anders sein?
Du hast mir ja Gift gegossen
Ins blühende Leben hinein.
Vergiftet sind meine Lieder –
Wie könnt es anders sein?
Ich trag’ im Herzen viel Schlangen,
Und dich, Geliebte mein!
how could it be otherwise?
It was you who poured venom
into my blossoming life.
Poisoned are my songs;
how could it not be so?
In my heart lurk many serpents,
and with them, beloved, you!
20. La tombe et la rose, S 285
20. La tombe et la rose, S 285
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Vicomte Victor Marie Hugo (1802-1885)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
«Des pleurs dont l’aube t’arrose
Que fais-tu, fleur des amours?»
La rose dit à la tombe:
«Que fais-tu de ce qui tombe
Dans ton gouffre ouvert toujours?»
La rose dit:
«Tombeau sombre,
De ces pleurs je fais dans l’ombre
Un parfum d’ambre et de miel.»
La tombe dit: «Fleur plaintive,
De chaque âme qui m’arrive
Je fais un ange du ciel.»
“With the tears that dawn showers on you
what do you do, flower of love?”
The rose said to the grave:
“What do you do with what falls
into your ever-open depths?”
The rose said:
“Somber grave, from these tears
in darkness do I distill a perfume,
a perfume of amber and honey.”
The grave replied: “Plaintive flower,
from every soul that comes to me
I make an angel in heaven!”
21. Comment, disaient-ils, S 276, No. 2
21. Comment, disaient-ils, S 276, No. 2
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Vicomte Victor Marie Hugo (1802-1885)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
«Avec nos nacelles,
Fuir les alguazils?»
«Ramez!» disaient-elles.
«Comment,» disaient-ils,
«Oublier querelles,
Misère et périls?»
«Dormez!» disaient-elles.
«Comment,» disaient-ils,
«Enchanter les belles
Sans philtres subtils?»
«Aimez!» disaient-elles.
“with our tiny boats
can we escape the law?”
“Row!” the girls replied.
“How,” the boys asked,
“can we forget our quarrels,
poverty and perils?”
“Sleep,” the girls replied.
“How,” asked the boys,
“can we enchant beauties
without subtle potions?”
“Love,” the girls replied.
22. Oh! Quand je dors (“Élégie Etienne Monnier”), S 282, No. 2
22. Oh! Quand je dors (“Élégie Etienne Monnier”), S 282, No. 2
Music: Franz Liszt (1811-1886)
Text: Vicomte Victor Marie Hugo (1802-1885)
English translation by Carla Maria Verdino-Süllwold
comme à Pétrarque apparaissait Laura,
Et qu’en passant ton haleine me touche…
Soudain ma bouche
S’entr’ouvrira!
Sur mon front morne où peutêtre s’achève
Un songe noir qui trop longtemps dura,
Que ton regard comme un astre s’élève…
Et soudain mon rêve
Rayonnera!
Puis sur ma lèvre où voltige une flamme,
Éclair d’amour que Dieu même épura,
Pose un baiser, et d’ange deviens femme…
Soudain mon âme
S’éveillera!
as Laura to Petrarch appeared,
and in passing, let your breath touch me…
Then suddenly my lips
will part!
On my mournful brow where perhaps
some black thought too long has tarried,
let your gaze fall like a star…
And suddenly my dream
will blaze forth!
Then on my lips where flickers a flame,
bright with love which God himself has purified,
place a kiss and become not angel but woman…
Then at once my soul
will awaken!